L’aviron, discipline olympique, est aussi un sport abordable par le commun des mortels. Curieuse, j’ai tenté l’aventure d’une séance d’aviron sur la rivière du Bélon, avec Christophe Baur !
Check-point cale du Port de Bélon
Rendez-vous avec Christophe Baur, guide sportif et nature, cale du Port de Bélon (côté Riec-sur-Belon) où 4 personnes attendent déjà, pendant que le chef des opérations prépare l’embarcation. La yole, rouge flamboyant nommée Steredenn ar Mor (étoile de mer), est prête à nous accueillir. Christophe nous prodigue quelques conseils techniques et rappelle que ses balades sont accessibles au plus grand nombre et que le bateau est très stable (« et sans risque »), contrairement aux yoles de compétition qui sont plus longues et étroites afin de réduire la résistance de l’eau.
Propulsion et replacement
Nous apprenons que « le coup d’aviron » se décompose en 2 phases : la propulsion et le replacement. Christophe ne souhaite pas nous abreuver de trop de mentions techniques, et une fois la bonne position des mains rappelée et la transition entre phase de propulsion et phase de replacement décomposée, la barreuse prend place suivie de près par les 4 rameuses qui se positionnent tour à tour sur leur siège coulissant. Avant le vrai départ, nous effectuons chacune les gestes du coup d’aviron, façon sur-place, en répondant à l’appel de Christophe « Tout ». OK, ça a l’air d’aller pour tout le monde. Christophe embarque dans le kayak à bord duquel il va nous accompagner.
C’est parti, conseils pour la barreuse et … invitation à suivre la 1ère rameuse (moi !). Le super-équipage-exclusivement-féminin se concentre et la première ½ heure se caractérise par un silence dominant ponctué par les commentaires de Christophe et bien entendu par la musique des rames et des coulisses, qui peu à peu s’équilibrent, s’harmonisent, pour finir par ne faire qu’un seul ensemble. Rigueur et concentration n’empêchent pas la détente ! Chacune observe davantage le paysage, découvrant les parcs ostréicoles où se développe la célèbre huître plate du Bélon, les oiseaux en pause sur les bouées, les bateaux au mouillage et aussi l’abondante végétation qui borde ces écrins que sont les anses dans lesquelles nous nous engageons…
Arrêt, marche arrière, tour complet …
Au bout d’une heure et quart, pause au beau milieu de l’Anse du Moulin Edouard. Ambiance excellente et météo complice : que du bonheur ! Avant de repartir, enthousiasme et demande obligent, notre guide nous fait travailler la marche arrière, l’arrêt du bateau (« Sciez ! »), expérimenter le tour complet sur-place (rabattre) et quelques autres figures … Puis, il vérifie si tout va bien pour chacune de nous et si quelqu’un veut changer de place sur le bateau. La barreuse voudrait essayer de ramer : un déplacement équilibré entre les équipières de chaque extrémité et hop, nous voilà reparties !
La nouvelle rameuse prend ses repères et nous voici harmonieusement solidaires dans l’effort, égales dans le tempo, et le résultat est là : la yole glisse rapidement sur l’eau. Bustes en avant, bras tendus, jambes fléchies pour repousser l’eau vers l’avant… Et on recommence. Nous sommes comme hypnotisées par l’eau qui file sous nos pelles (rames).
Vitesse et synchronisation
Christophe nous invite à tenter une vitesse de pointe : tout le monde valide ! Au son du « Tout », « Tout », « Tout » … nous fonçons, attentives à la force de propulsion que nous produisons et le bateau d’aviron répond avantageusement à notre parfaite synchronisation. Quel plaisir partagé !
Petit détail de taille : nous n’avons pas eu à nous battre contre le vent, Christophe nous ayant guidées à l’abri de celui-ci lorsque nécessaire. Aussi ravies les unes que les autres, nous reprenons une cadence promenade pour rejoindre la cale du Bélon sur laquelle nous reposons le pied après 3 h d’aviron sur ce magnifique plan d’eau.
Un très beau moment que je vous invite à essayer à votre tour. La balade organisée par Christophe permet de découvrir à la fois l’aviron et la richesse de la rivière, à travers une pratique sur un mode ludique ! Il sait prodiguer les bons conseils aux néophytes et leur permet d’aborder de manière détendue ce sport de souplesse, d’endurance et de plein air.
Alors, à un de ces jours peut-être, à bord du Steredenn ar Mor !
ça donne envie! Je vais surement me laisser tenter mais… au printemps.