Cela a commencé un jour par un panneau informatif cloué sur une palette, sur la route qui contourne Pont-L’Abbé, au giratoire de Saint-Jean-Trolimon. Route de la chapelle de Tréminou, 300 m à droite. Le lieu, c’est la Ferme de Quelourdec. La ferme ? Pas de bâtiments, seulement des serres sur le champ, un tracteur et un cabanon.

Le mardi et le vendredi après-midi : un étal et un parasol pour la vente des légumes. Des grillons peuplent les herbes, des insectes butinent les ajoncs : rien de folklorique à ce tableau, juste la nature telle qu’elle est en ce début d’été. Ici on cultive, on ramasse et on vend en direct. Les fraises, ramassées tôt le matin, c’est lui. Lui, c’est Christophe. Mais il prévient : « ce sont les seuls fruits que je produis ; ma spécialité ce sont les légumes de saison. »

Alors que trouve-t-on sur son étal en ce mois de juin ? Courgettes jaunes et vertes, carottes, oignons blancs, cœurs de fenouil, salades, pommes de terre nouvelles…

« Vous n’auriez pas des côtes de bettes ? Non, pas pour le moment, c’est prévu à l’automne. »

Il est comme ça Christophe : un dialogue franc et direct. Pas de chichis. Ici on produit, on récolte et on vend pour vivre de sa production. Le problème n’est pas de vendre mais d’en avoir assez pour vendre.

Il s’appelle Petibon et c’est vrai que tout est bon chez ce producteur. Il travaille seul depuis janvier 2014 sur son exploitation de 2 hectares. Une trentaine de légumes poussent au fil des mois, respectant les saisons.

Ouvert d’avril à janvier environ, il travaille la terre (parfois, trop basse !) et deux après-midis par semaine il est à la vente avec une balance, une calculette et le sourire : le bouche à oreille fonctionne entre les clients des alentours. Il a pris soin de s’installer sur la route, juste derrière un grand buisson pour être facile à localiser.

Quand on lui donne son adresse mail, on reçoit le lundi la liste des légumes avec les prix. On peut commander sa cagette mais il faut venir la chercher : pas de livraison à domicile. Chacun prend en charge ses besoins. Son réseau d’artisans producteurs locaux vient compléter son offre légumière : œufs frais le mardi, poissons frais pêchés le vendredi…

Cet été, il fait une place pour un marché avec d’autres producteurs. Les prochains ont lieu le 22 juillet et le 26 août. On sent que le désir de se regrouper est là mais le temps manque pour tout faire. C’est cela la difficulté : concilier le rythme de la terre, la belle saison et son lot de vacanciers et la vie qui va avec les uns et les autres.

Sur ces marchés d’été, de 16 à 19h, le pain, le miel, les confitures, les fromages de chèvre frais, les œufs et le poisson viendront se côtoyer « Et il y aura des crêpes et une buvette » ajoute-t-il. Bien sûr, la musique apportera sa touche festive.

Et quand il en a plein les bottes… il sait décrocher, c’est important.