Perle cachée dans la forêt de Carnoët, sur les rives de la Laïta, l’Abbaye Saint-Maurice est aussi belle qu’inattendue.
Le soleil brille sans merci dans le Finistère Sud quand nous garons la voiture, mon mari et moi, dans un pré fraichement tondu, à proximité du site de Saint-Maurice à Clohars-Carnoët. Soulagés par l’ombre des arbres, nous poursuivons à pied en prenant un chemin. Le remblai est boisé, certes, mais nous ne savons pas encore que nous sommes en train de passer d’un monde campagnard, avec ses champs et ses bocages, à un petit paradis forestier.
Tout à coup, l’eau s’étale en grand étang dans une magnifique vallée. On est à marée basse et les goélands sont venus en masse sur le lit nu de la rivière pour regarder les sportifs dans leurs canoës. Les pique-niqueurs et les randonneurs sont également nombreux, afin de profiter du superbe panorama. C’est ici, où la forêt se mêle à la nature sauvage, que l’abbaye cistercienne de Saint-Maurice a été érigée au cours du XIIe siècle.
Un choix entre l’histoire et des chauves-souris
Nous entrons dans la vieille orangerie, qui est aujourd’hui l’accueil de l’Abbaye, où nous recevons nos audioguides. Les familles peuvent profiter de la version enfant qui est accessible à partir de 6 ans. Si l’on trouve le patrimoine naturel plus attractif que le patrimoine religieux, il y a aussi une balade nature en soirée, à la découverte des chauves-souris. Vous pourrez en voir au moins sept espèces différentes.
Un site fortement touchée pendant la Seconde Guerre mondiale
Nous sommes venus pour le patrimoine religieux, donc, audioguide en main, nous passons lentement du verger à l’ensemble des bâtiments, puis à l’exposition permanente. Au milieu de ce monde ancien, on peut presque oublier qu’il y a une histoire ici, même après la Révolution française. C’est à cette époque que l’abbaye est abandonnée. Elle sera ensuite transformée en château durant le 19ème siècle. Prise par l’armée allemande pendant l’Occupation, elle sera finalement en grande partie rasée après un incendie à la fin de la guerre.
De l’abbaye elle-même, seuls le logis des religieux et l’orangerie sont toujours en bon état. Mais les ruines parlent et nous sommes particulièrement impressionnés par l’ancienne église et la salle capitulaire, vestiges du XIIIe siècle.
Un endroit insolite
Nous finissons notre visite entre les énormes ifs et séquoias dans le parc de l’Abbaye. C’est un endroit tranquille qui invite en même temps au calme et à la réflexion. Nous comprenons facilement pourquoi les moines ont choisi ce lieu, pourquoi ils ont choisi de vivre dans un monde clos et à part. Nous terminons notre visite en sortant de cette tranquillité et en allant à la découverte de la forêt domaniale de Carnoët toute proche.