L’école des Glénans ! Il y a des noms mythiques comme celui-là qui font rêver et qui appellent à prendre le large. Le temps de quelques heures, j’ai eu le privilège de me glisser dans la peau d’une stagiaire de cette école de voile dont la réputation n’est plus à faire. Attention, ça mouille !
Dans les pas de Vincent Riou…
Pour tout vous dire, j’y allais un peu impressionnée car si j’ai le pied marin, j’avoue ne rien retenir de ce que j’apprends sur un bateau d’une fois sur l’autre … Mais l’école des Glénans en a vu d’autres avant moi ! Les Glénans ont déjà accueilli 400 000 stagiaires dont le célèbre Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe mais également chef de site de l’école, rien que ça !
Cette école de voile à la renommée internationale est née il y a 71 ans du projet un peu fou d’un couple. Philippe et Hélène Viannay, anciens résistants, sont tombés amoureux de l’archipel des Glénan (sans « s » à la fin) en 1947. Leur projet se dessine vite : ils créent une école de voile et, pierre après pierre, ils aménagent les îles de cet archipel aux airs de Caraïbes.
Une découverte qui décoiffe
Pour moi, l’expérience commence un matin post-tempête où le vent souffle encore bien fort. Équipée d’un ciré et d’un pantalon étanche, j’embarque depuis Concarneau sur le bateau à moteur de l’école pour 45 minutes de traversée. À l’arrivée sur Drénec, aucune parcelle de mon corps n’est sèche tant le voyage a été mouvementé. Loin d’être désagréable, c’est grisant !
Le temps de découvrir mon couchage pour la nuit (la couchette supérieure d’un lit superposé dans un grand dortoir tente flambant neuf) et d’étendre mon petit linge à sécher, il est l’heure d’aller se ravitailler.
Le réfectoire est convivial et la nourriture délicieuse pour les estomacs qui crient famine après la traversée du matin. On se régale d’un poulet, on débarrasse notre auge comme tous les stagiaires et on profite des rayons du soleil du début d’après-midi pour prendre le café dehors. Le bonheur.
À l’eau !
Mais nous sommes là pour faire de la voile ! Je file m’équiper pour prendre une leçon sur un Hobie Cat, un petit catamaran d’apprentissage. La séance est tonique car le vent souffle encore après la tempête mais mes équipiers et moi suivons le rythme jusqu’à ce que nous dessalions subitement.
Pas le temps de paniquer que Camille, la responsable du site, arrive à notre hauteur et nous conseille pour remettre le bateau droit (et nous dessus !). J’aurais pensé que le fait de tomber à l’eau aurait été beaucoup plus stressant, pourtant, tout cela a finalement été très zen : avec le gilet on flotte, avec la combi on n’a pas froid et avec les bons conseils de Camille, on parvient à tout remettre en place ! Et puis, il paraît qu’un vrai marin doit savoir dessaler, c’est désormais chose faite pour moi !
L’ambiance « Les Glénans »
Après ce bain de mer, j’ai bien mérité une bonne douche ! Et sur Drénec, la douche, c’est en pompant son eau et en se lavant au broc, à l’ancienne. Pas désagréable et même plutôt ludique, tout comme les toilettes – appelées les « cunégondes » – dans lesquelles ont fait sa petite affaire avec vue sur la mer.
Le repas du soir se fait en compagnie de tous les autres stagiaires. Certains sont chargés de mettre la table, d’autres de débarrasser, d’autres de faire la vaisselle. Chaque personne a un rôle à jouer pour la communauté et cela influe beaucoup sur l’ambiance bon enfant qui émane des Glénans.
Après une partie de dames chinoises, c’est l’heure du repos bien mérité. Demain, il faudra quitter Drénec et l’école de voile des Glénans en se faisant la promesse d’y revenir le plus vite possible pour apprendre à ne plus dessaler.