Malgré un contexte morose, Christophe Maguet, patron du Fumoir de l’enfer, à Douarnenez, fourmille de projets. Si ses poissons fumés ne se dégustent plus (pour l’instant) autour d’une table dans son restaurant, ils sont disponibles à emporter, dans son épicerie ouverte cet été. Depuis quelques jours, on peut aussi les acheter partout en France, depuis la boutique en ligne. Rien n’arrête ce créatif passionné, qui reste optimiste.
Douarnenez, en plein mois de novembre. Quelques promeneurs profitent des rayons du soleil d’automne en cette après-midi lumineuse. Même si le calme règne, l’épicerie du fumoir de l’enfer continue d’accueillir ses clients. Derrière le masque, on devine le sourire de Christophe Maguet, le patron et créateur du lieu. Il a ouvert sa boutique cet été pour vendre ses poissons fumés avec d’autres délices bretons. Curieuse, j’y passe une tête, attirée par les couleurs chaudes de l’échoppe.
De Los Angeles au Finistère
Bien lui en a pris, puisque quelques semaines après, le deuxième confinement était imposé. Grâce à ce lien de vente, il garde le contact avec ses nombreux clients locaux. Un lien essentiel pour ce Breton qui, comme beaucoup, a longtemps choisi de travailler loin de ses bases. Après une carrière de militaire, l’homme est parti exercer dans plus de 25 pays comme chef de cuisine et notamment en dernier lieu, à Los Angeles !
Mais l’appel du pays a été le plus fort. C’est ainsi qu’il a choisi de s’installer à Douarnenez où il a ouvert son restaurant, Le Fumoir de l’enfer, il y a presque un an, sur le Port Rhu. Un lieu cosy et chaleureux où l’on mange autour de grandes tables, tous ensemble. « J’aime les aventures et les découvertes. En restauration, c’est super important », explique-t-il. D’où l’envie de fumer des poissons. « Je ne travaille qu’avec des poissons locaux, venus du Guilvinec », ajoute celui qui a a cœur de tester des recettes créatives. Ainsi, il peut fumer le poisson avec près de 13 essences d’arbres, du cerisier à la noix de pécan en passant par les tonneaux de Jack Daniels. Rien n’est interdit. Le concept du restaurant : regarder le poisson être fumé pendant que l’on déjeune ou dine.
Poisson fumé et whisky rare
Si, ces derniers mois, les fumoirs ont dû être enlevés de la terrasse, pour permettre une meilleure distanciation physique, il est toujours possible de comprendre le fumage dans des vidéos diffusées sur sa page Facebook. Le processus prend au total jusqu’à quatre jours. « On peut commencer à fumer un poisson avec une essence puis continuer avec une autre », détaille le cuisinier. Le résultat : un poisson savoureux et très original. « Certains enfants ont appris à aimer le poisson en mangeant le mien, fumé. Les parents sont obligés de venir en racheter ! », rigole Christophe Maguet. Les plus grands, justement, trouvent de quoi déguster, en accompagnement, un des whiskys vendus dans la boutique. Certaines bouteilles, rares, sont numérotées.
Toutes ces gourmandises ne sont plus accessibles dans le restaurant pour l’instant. Pour les amateurs d’ici et de plus loin, Christophe a lancé sa boutique en ligne, avec une livraison garantie dans les 24 heures. Sur le plus long terme, le cuisinier se voit, pourquoi pas, ouvrir des franchises de son concept. Prêt à déguster du poisson fumé partout en France ?