C’est par un après-midi très gris qu’Anaïs me reçoit dans son atelier, quelque part dans le pays bigouden. Un espace où rentre la lumière du jour, appuyée par une lampe qui cible l’établi sur lequel veille la flamme du chalumeau, « pour la brasure » précise-t-elle. Sur les étagères, des plaques et des fils de métal (laiton et cuivre) et de petits outils à portée de main pour scier, limer, polir…
Anaïs fabrique des bijoux à l’unité. Un fil invisible glisse de son regard à ses doigts, dans une précision méticuleuse de gestes. Influencée par les bijoux ethniques mais également par ce qu’elle grappille dans la nature, elle décline son inspiration en petites pièces de bijouterie au design contemporain. Elle définit sobrement le but de sa démarche artistique par ces mots « Le corps et sa parure ».
D’une jolie boîte noire, elle sort une belle pièce de bois travaillée et rehaussée d’un bijou, qu’elle appelle poétiquement « Chignon de Princesse ». Piqué dans une chevelure, on imagine bien l’effet « princesse » de ce bijou original.
Elle a acquis ce savoir-faire minutieux au fil du temps en s’appuyant sur une formation solide d’une année à l’AFEDAP en 2013 à Paris (école de bijouterie) pour compléter des études d’arts plastiques. Marquée par la volonté de défendre sa production originale, elle se forme à l’Ecole Tané (56) et crée en 2015 son entreprise qu’elle appelle : The smiling B.
Pourquoi ce nom ? Anaïs me fait une confidence. Elle est aussi musicienne. Quand elle joue du violon, elle utilise un répertoire irlandais qu’elle a interprété pendant 5-6 ans dans les pubs irlandais de Paris. Son morceau préféré est une « jig » appelée The smiling bride (la mariée souriante). Il n’en fallait pas plus pour que ce titre devienne son identité artistique à elle : The smiling B. (B comme bijou ? comme boutique ?).
Son logo est un insecte énigmatique aux longues pattes minces. Nous n’en dirons pas plus. Anaïs a ses secrets. Secrets de créatrice de bijoux.
Il est temps de se retirer sur la pointe des pieds car Anaïs travaille avec assiduité.