J’adore la plage de Tahiti à Névez. J’aime y aller le matin pour me détendre et profiter des premiers rayons du soleil. Cet hiver, quand les associations Sea Shepherd Brest et Secoutourisme ont fait appel aux amoureux de la nature pour un nettoyage collectif de la plage, je n’ai pas hésité à enfiler ma cape de protectrice de la nature et à prendre la direction de Raguénez où se tenait le point de rendez-vous.
Bilan de l’après-midi : 107 participants, plein de sourires d’enfants et 140kg de déchets ramassés !
Pour commencer, je suis sûre que vous vous demandez tous pourquoi cette plage s’appelle « La plage de Tahiti »… Alors voici son secret : à la fin des années 50, le propriétaire d’une biscuiterie a construit une petite paillotte au toit de chaume sur le terrain qui surplombait la plage. Les marins du village de Kerascoët ont donc pris l’habitude de dire quand ils allaient pêcher : « on va à Tahiti ! ». Les enfants du village ont repris l’expression et aujourd’hui, même si la paillotte a disparu, le nom est resté. Il parait aussi que c’est un petit clin d’œil à Gauguin qui, parait-il, venait peindre dans le coin…
Maintenant que le secret de la plage est dévoilé, voici mon expérience de « nettoyeuse du bord de mer »: tout d’abord j’étais surprise de ne pas trouver de déchets, puis j’ai compris que les éléments indésirables ne sautaient pas aux yeux, il fallait chercher attentivement dans les hautes herbes et sous la laisse de mer pour trouver l’objet de notre mission. Parfois nos découvertes témoignaient de l’incivisme des promeneurs : des mégots, des bouteilles en verre ou des emballages de sandwich ; parfois aussi nous trouvions des résidus de l’activité marine : des morceaux de pare-battage, de polystyrènes ou de filets de pêche.
Cependant, il ne faut pas croire que seul les pêcheurs et les vacanciers sont responsables des débris que l’on peut trouver sur la côte. Les bénévoles de Sea Shepherd nous l’ont bien expliqué : la majorité des déchets rejetés sur les plages viennent de l’intérieur des terres. Par exemple, un coton-tige jeté dans les toilettes plutôt qu’à la poubelle va passer à travers les grilles de la station d’épuration et se retrouver dans la mer ou alors ce sont nos poubelles surchargées d’emballages divers qui débordent et dont le contenu disparait dans les canalisations.
Evidemment, au-delà du bon moment en famille ponctué de beaux rayons de soleil, et au-delà de la satisfaction de s’être rendu utile un dimanche après-midi, il s’agissait avant tout d’une action de sensibilisation afin de nous faire prendre conscience que notre consommation a un impact sur les paysages idylliques dont nous sommes si fiers !
En bonus, après avoir déposé notre « récolte » au stand de Sea Shepherd, l’association Secoutourisme proposait une initiation aux premiers secours. Après avoir agi pour sauver la nature, c’était intéressant de se rappeler des gestes simples qui sauvent des vies !