Quand on dit « Pont-Aven », on pense aux peintres, aux galettes, au film… Mais derrière le Pont-Aven de carte postale, se cache une ville touchante et poétique.
Moi, j’aime les villes quand elles sont délaissées par les touristes, quand on n’attend rien d’elles et qu’elles sont libres de séduire discrètement, sans mettre en avant tous leurs atours. L’automne et l’hiver à Pont-Aven, c’est l’occasion de se laisser toucher par le charme un peu mélancolique de ce petit village breton si célèbre. Oui, car sans la lumière si chère aux peintres, la cité se pare d’un calme ressourçant et l’Aven, qui la traverse, prend une teinte plus sombre.
Il suffit de se garer sur le petit port où l’on trouve facilement des places et de partir à pied pour déambuler librement. On y croise tout de même quelques touristes courageux mais tout le monde semble se promener le plus discrètement possible, peut-être pour ne pas déranger la belle harmonie du lieu.
Pour être encore plus tranquille, on peut prendre un peu de recul en cheminant vers les hauteurs de Saint-Guénolé pour admirer la ville sous son manteau gris. Et puis, on redescend tranquillement pour explorer de près ce que l’on a observé de là-haut.
Prendre le temps de rêver
C’est le moment idéal pour se poser tranquillement et prendre l’Aven et tous ses jolis moulins en photo. C’est le moment parfait pour se promener le nez au vent et pour vite s’engouffrer dans un café ou une jolie crêperie pour se réchauffer.
Hors saison, on a le loisir de se balader tout en lisant les différentes plaques disséminées un peu partout. Pas besoin d’attendre son tour ou de lire par-dessus l’épaule de quelqu’un. On en apprend plus sur les peintres, sur leur amour de l’Aven, de ses lavandières et de ses moulins. On se prend à chercher la place exacte où était installé Paul Gauguin pour peindre tel tableau, à imaginer Henry Bacon s’extasier devant cet endroit qu’il qualifia de « plus joli village de France » quand il le découvrit. Oui, Pont-Aven hors saison, appelle à la rêverie douce.
Les galeristes sont bien souvent fermés alors il faut se replier (avec bonheur) vers les boutiques de gâteaux (miam, les fameuses galettes) ou de conserves, si l’on veut pousser la porte d’un magasin. Tant pis, on reviendra cet été pour le côté artistique, c’est l’avantage d’habiter dans le coin.
Hors saison, le village s’abandonne avec grâce et offre son secret à ceux qui veulent bien passer par là. Moi, ce secret, je le connais désormais : hors saison, Pont Aven se repose pour être la plus belle l’autre moitié de l’année.