La sellerie Le Fil de la Côte se situe juste à côté de la Coopérative Maritime, sur le Terre Plein du port du Rosmeur à Douarnenez. Mathilde Hamon travaille donc sur commande pour professionnels et particuliers dans son propre atelier, où j’ai eu le plaisir de la rencontrer.
Mes cours de voile remontent aux années 80 et autant dire que même si je garde un excellent souvenir de mes stages au CNCM (Club Nautique de Crozon-Morgat), je serais sans aucun doute incapable de maîtriser quoi que soit sur un bateau à l’heure actuelle. Mais ça ne m’empêche pas pour autant d’aimer particulièrement la mer et d’être littéralement fascinée par tout ce qui s’y rapporte.
J’avais entendu parler du travail de Mathilde Hamon l’an dernier. Aller à sa rencontre et découvrir son univers fût un très chouette moment durant lequel j’ai appris plein de choses. Par exemple, je sais à présent ce qu’est entre autres un taud (housse de protection d’une embarcation), un lazy bag (housse de protection de la grande voile) ou encore une toile anti-roulis (toile fixée le long d’une couchette pour éviter de tomber).
Pour Mathilde, le rapport à la mer est quasi omniprésent dans sa vie. Bien qu’ayant grandi en région parisienne, elle passe toutes ses vacances en Bretagne, à Moëlan-sur-Mer d’où son grand-père est originaire. Le bac en poche, Mathilde s’oriente alors vers un DUT Carrières Sociales et travaille ainsi dans l’animation et divers projets éducatifs. Elle devient par la suite éducatrice spécialisée auprès de délinquants et de personnes handicapées.
Si son stage sur Optimist en classe de 6ème ne lui a pas laissé un souvenir marquant, c’est à l’âge de 25 ans que le véritable déclic aura lieu, lors d’un stage aux Glénan. Le temps passé là-bas lui permet alors d’évoluer très vite et elle suit une formation accélérée afin de devenir monitrice. S’en suit l’obtention d’un brevet de skipper qui lui permet de travailler sur des voiliers en bois et ainsi d’apprécier la voile traditionnelle qu’elle affectionne tant.
Toujours pour son travail, Mathilde partage alors sa vie entre la Bretagne et le Sud de la France, selon les saisons. En 2009, elle découvre pour la première fois le port de Douarnenez et y apprécie tout particulièrement son authenticité, sa vie, son âme. En 2010, elle achète son propre bateau et décide enfin de naviguer pour elle. C’est cette même année qu’elle fera une première halte en sellerie à Brest. Une histoire de bande de ris qui débouchera sur un stage et quelques temps plus tard aux Ateliers de l’Enfer à Douarnenez. Des mois de couture intensifs qui lui permettent d’acquérir une belle technique et un savoir-faire unique. Son perfectionnement lui donne alors la possibilité de s’installer dans son propre atelier.
Son travail s’adresse aux professionnels mais aussi aux particuliers. Ainsi, lorsque j’ai rencontré Mathilde, elle travaillait par exemple sur un sac de plage personnalisé, avec ce petit plus, détail si intelligent, d’une poche extérieure pour mettre le maillot de bain mouillé lorsqu’on sort de l’eau ! Mais c’est en allant sur son site que vous pourrez découvrir l’éventail de son talent.
Ses réalisations voyagent bien sûr à travers le monde, de New-York aux Antilles en passant par l’Irlande. Et elles sont toutes plus bluffantes les unes que les autres, bluffantes de précision et de netteté.
Mathilde Hamon a choisi d’évoluer avec Le Fil de la Côte au sein de Chrysalide, coopérative d’activités et d’emploi du Finistère. Elle y apprécie tout particulièrement les valeurs véhiculées à travers une économie sociale et solidaire et aime particulièrement le Laboscop, laboratoire de recherche-action-formation où échange et innovation priment avant toute chose. Mathilde prend aussi très régulièrement des stagiaires afin de transmettre au mieux son savoir-faire même s’il ne s’agit seulement que de stages d’observation.
Les idées de partage, d’échange, de respect sont donc très importantes aux yeux de Mathilde. De belles valeurs auxquelles elle tient tout particulièrement et qui transpirent même à travers son travail.
Celle qui vivait il y a encore un mois sur son bateau, a mis le pied à terre pour plus de confort. Néanmoins, un vrai manque se fait ressentir et elle ne peut s’empêcher de passer régulièrement au Port-Rhu où elle vivait jusqu’ici. Son besoin perpétuel de grands espaces et de nature ne la quitte pas. Son rêve ? Pouvoir prendre le large vers l’Écosse en passant par les Hébrides Extérieures, le Canal calédonien et pourquoi pas pousser jusqu’aux Îles Lofoten… et nous lui souhaitons de tout cœur d’y accéder un jour !
En attendant, je remercie vivement Mathilde d’avoir pris le temps de me recevoir. Et si vous souhaitez vous aussi découvrir l’atelier de Mathilde et son travail, n’hésitez pas à la contacter, elle vous recevra sur rendez-vous.